Bouton de fièvre

A SAVOIR

Le plus souvent, le bouton de fièvre guérit seul et quelques précautions d’hygiène suffisent.

 

Contamination pendant l’enfance

Le bouton de fièvre (alias herpès labial) est dû au virus Herpes simplex. La contamination se produit le plus souvent avant l’âge de 5 ans, sans provoquer de maladie, et le virus demeure dans le corps, inactif. Pour des raisons mal connues, le virus peut redevenir actif et provoquer un herpès labial. De nombreuses circonstances semblent parfois favoriser l’apparition  d’un bouton de fièvre : par le soleil, les rayons UV, la fatigue, le rhume, la fièvre, les émotions, les règles, etc…

 

Un phénomène auto-limité

La plupart des adultes ont été en contact avec le virus, mais les accès d’herpès labial touchent moins d’un tiers de la population. Environ la moitié des personnes atteintes présentent plus d’un épisode par an.

L’épisode débute par des sensations désagréables et une impression de brûlure locale. Quelques heures plus tard, une zone rouge, un peu surélevée, apparaît à cheval sur les lèvres et la peau. Rapidement, cette zone se recouvre de « vésicules » : des petites bulles de 2 à 4 mm de diamètre. Au bout de quelques jours, le liquide contenu dans les vésicules se trouble, puis les vésicules éclatent et une croûte se forme. Elle tombe ensuite sans laisser de cicatrice. Le tout dure 8 à 10 jours.

Le bouton de fièvre est contagieux jusqu’à l’apparition des croûtes : l’herpès peut-être transmis aux personnes non infectées, surtout les jeunes enfants.

Les personnes atteintes font généralement le diagnostic elles-mêmes, surtout si ont déjà été atteintes. Il est utile de consulter en cas de doute sur le diagnostic, en cas de troubles immunitaires sérieux (sida, traitement immunodépresseur, par exemple), et si les lésions ne s’améliorent pas au bout d’une semaine.

 

Eviter la propagation du virus

Dans le cas général, la gêne est limitée et le bouton de fièvre guérit rapidement tout seul. Le plus important est alors d’éviter la propagation du virus : ne pas toucher les lésions (et sinon, se laver les main ensuite) ; éviter les contacts buccaux avec les autres (surtout les nourrissons) ; utiliser un antiseptique cutané simple (chlorhexidine, par exemple) et éventuellement des médicaments antidouleur (paracétamol) et un écran antisolaire.

Les médicaments antiviraux sont peu efficaces. L’utilisation d’aciclovir en crème (seul, sans dérivé de la cortisone associé), 5 fois par jour pendant 10 jours maximum, raccourcit la durée d’évolution de l’herpès d’environ 2 jours, à condition de commencer dans les 12 premières heures suivant le début des symptômes. Mais il ne diminue pas la douleur, et n’empêche pas les récidives. Il existe un risque de réaction allergique.

Un traitement préventif peut être discuté dans de rares cas : récidives pénibles et fréquentes (au moins six par an) ; troubles immunitaires. Ce traitement est un médicament antiviral en comprimé (aciclovir ou valaciclovir), à prendre tous les jours. Son efficacité est modeste. Si par exemple, sur 10 personnes ne prenant pas de traitement, 6 personnes doivent avoir une récidive d’herpès, ce nombre descend à 4 avec le traitement préventif. Cette efficacité préventive ne dure que tant que le traitement est poursuivi. Et certaines personnes courent un risque important d’effets indésirables (surtout les femmes enceintes et les personnes ayant une insuffisance rénale).

 

Renaud – Pharmacien (source prescrire.org)