Acnée vulgaire

A SAVOIR

L’acné vulgaire (alias acné des adolescents, alias acné juvénile polymorphe) est très fréquente, en général bénigne et sans complication. L’acné est surtout source de plaintes d’ordre esthétique et entraîne parfois un retentissement psychosocial important. Certaines formes sévères sont à haut risque cicatriciel, notamment l’acné nodulaire, la plus fréquente des acnés sévères, et l’acné fulminants, plus rare.

Epidémiologie

Causes :

L’acné est une affection des follicules pilosébacés. Les anomalies sont notamment liées : à la kératinisation des follicules ; à la production de sébum et sa rétention sous l’action des androgènes lors de la puberté, chez les filles comme chez les garçons ; à la prolifération d’une bactérie saprophyte de la peau, propionibacterium acnes, favorisée par une séborrhée accrue.

A part la puberté, les facteurs favorisant l’acné vulgaire sont mal connus. Des données suggèrent un rôle éventuel du stress. Aucune donnée ne permet de préciser le rôle de l’alimentation dans la survenue de l’acné.
De nombreuses substances sont susceptibles d’entraîner une éruption acnéiforme ou d’aggraver des acnés existantes. Certaines agissent après application locale, d’autres agissent après administration orale.
Certaines affections à l’origine d’une hyper androgénie s’accompagnent d’acné associée à d’autres signes cliniques (hirsutisme, alopécie androgénique, hypertension artérielle, etc.) : dysfonctionnement des ovaires (syndrome des ovaires polykystiques), dysfonctionnement des surrénales.
Des lésions cutanées, dont des nodules acnéiformes et des lésions papulopustuleuses, sont parfois associées à la maladie de Behçet.

Fréquence :

L’acné atteint plus de 80 % des adolescents, le plus souvent des garçons. En France, près de la moitié des adolescents atteints d’acné consultent pour ce motif. On estime qu’aux Etats-Unis d’Amérique, environ 85 % des personnes âgées de 15 ans à 24 ans ont de l’acné, mais que seuls 10 % semblent avoir recours à un avis médical. 

Evolution naturelle

L’acné vulgaire est le plus souvent une affection bénigne d’évolution favorable. Dans la majorité des cas, l’acné régresse spontanément, avant l’âge d’environ 20 ans chez les garçons, et d’environ 22 ans à 25 ans chez les filles. Le délai avant guérison n’est pas prévisible. L’acné persiste parfois plusieurs années, avec des poussées survenant sans circonstance déclenchante évidente. Elle a parfois un retentissement psychosocial, entraînant alors altérations de la confiance en soi, dépressions, voire suicides.
Les complications au cours des poussées d’acné sont rares. Il s’agit surtout de lésions disgracieuses, douloureuses dans certains cas. Les cicatrices représentent la principale complication à long terme de l’acné. Elles sont souvent atrophiques et plus rarement hypertrophiques, voire chéloïdes et parfois indélébiles. Elles sont favorisées par l’automanipulation des lésions, la présence de nodules, et parfois par un retard de traitement. En cas de lésions inflammatoires, une hyperpigmentation séquellaire est beaucoup plus fréquente sur peau foncée.

Diagnostic

Le diagnostic d’une acné chez les adolescents est souvent aisé, et les diagnostics différentiels sont rares. L’acné se distingue des éruptions acnéiformes par la présence de comédons. Un comédon est un bouchon corné de 1 mm à 3 mm situé dans les orifices des follicules sébacés. Quand les comédons sont ouverts, l’aspect est celui de « points noirs », et quand ils sont fermés, on parle de « points blancs » ou microkystes. Quand les microkystes s’enflamment, on observe des papules érythémateuses, voire des nodules érythémateux, et des pustules. L’acné atteint surtout les zones riches en follicules pilosébacés : face (front, nez, joues), troncs, régions médiothoraciques, épaules.
Rarement, une acné dite conglobata se constitue à partir d’importants kystes folliculaires profonds et enflammés d’évolution nécrotique.
Une éruption acnéiforme provoquée par une substance débute brutalement avec des localisations atypiques sans comédons. Elle présente un aspect monomorphe, déborde le visage, le dos ou la poitrine, et ne répond pas au traitement. La survenue d’une acné débutant à l’âge adulte évoque aussi une acné toxique.
Le principal diagnostic différentiel de l’acné de la face est la rosacée au stade papulopustuleux. Les papules inflammatoires et les pustules de la rosacée sont parfois difficiles à distinguer des lésions d’acné. Erythème facial, télangiectasies, flushes, hyperhémie conjonctivale, symétrie des lésions et absence de comédons sont des signes en faveur d’une rosacée.

Renaud – Pharmacien (source prescrire.org)