A SAVOIR
Chez les nourrissons, les régurgitations sont banales et habituellement sans conséquence néfaste. On parle alors de « reflux gastro-oesophagien physiologique ». Parfois, ces régurgitations traduisent un reflux gastro-oesophagien pathologique, à l’origine de complications.
Epidémiologie
Fréquence :
Les régurgitations sont très fréquentes chez les nourrissons. En général, elles débutent avant l’âge de 3 mois et disparaissent spontanément entre 12 mois et 18 mois.
Evolution naturelle
Chez les nourrissons, les régurgitations banales surviennent sans effort et ne s’accompagnent d’aucun autre symptôme. Dans la plupart des cas, même quand les régurgitations sont répétées (jusqu’à 20 ou 30 fois par jour), elles n’ont pas de conséquences sur la santé des nourrissons.
Rarement, les régurgitations chez un nourrisson traduisent un reflux gastro-oesophagien pathologique, dont la principale complication est l’oesophagite. Le plus souvent, il s’agit de formes congestives d’oesophagite dont la signification reste incertaine. Les formes ulcérées ou érosives d’oesophagite sont plus rares et exposent à un risque accru de sténose peptique.
Les reflux avec oesophagite surviennent surtout en cas de handicap mental sévère ou d’antécédents de chirurgie pour anomalie congénitale de l’œsophage. Ils sont rares en dehors de ce contexte.
Quelques enfants plus âgés ont parfois un reflux gastro-oesophagien avec pyrosis, régurgitations acides, dysphagies.
Diagnostic
Chez les nourrissons, le diagnostic de reflux gastro-oesophagien physiologique est établi sur la base d’une histoire clinique typique de régurgitations avec un développement staturopondéral normal et sans conséquence clinique. Le reflux gastro-oesophagien physiologique ne nécessite aucune investigation.
Le diagnostic de reflux gastro-oesophagien avec oesophagien avec oesophagite est à évoquer quand on observe, en plus des régurgitations, des troubles tels que : pleurs persistants en cours de repas, refus réitéré du biberon, inflexion de la courbe de développement staturopondéral ; anémie ferriprive sans autre cause retrouvée ; hématémèse ; etc. En cas de suspicion clinique d’oesophagite, une endoscopie est nécessaire pour affirmer ce diagnostic. La pH-métrie oesophagienne n’a pas d’indication dans ce contexte.
Parfois, un reflux gastro-oesophagien est suspecté, même en l’absence de régurgitations, devant certaines manifestations respiratoires et certains malaises. La relation causale entre ces troubles et un reflux n’est pas clairement démontrée. Dans ces situations, une pH-métrie oesophagienne est à envisager.
Des vomissements répétés révèlent parfois des affections très diverses, autres qu’un reflux gastro-oesophagien, telles que : obstruction digestive (sténose du pylore, malrotation), certaines affections neurologiques ou métaboliques. Ces affections sont à évoquer en cas d’anomalies cliniques autres que les vomissements, ou en cas de vomissements sévères avec dénutrition.
Renaud – Pharmacien (source prescrire.org)